Tout d'abord, peux-tu te présenter en quelques mots ?
Je suis né à Valence en 1977 et je suis aujourd’hui basé dans la région de Lyon, marié, 2 enfants. Je suis passionné de musique depuis mes plus jeunes années. Je suis tombé dedans d’abord par la pratique musicale, j’ai joué de la flûte traversière, puis du saxophone et de la guitare basse, et ensuite par la radio. J’ai commencé à animer des émissions de radio en 1994 et je ne me suis jamais arrêté depuis ! C'est un média qui me permet de partager les artistes que j’aime avec le plus grand nombre et j'adore ça.
Tu as donc créé une radio sur le Blues. Raconte-nous pourquoi tu as voulu faire ce média ?
Depuis plus de 30 ans, j’ai accumulé plusieurs dizaines de milliers de disques et j’avais vraiment envie que cette musique sorte de mes étagères. J’ai donc créé une première webradio en 2018 avec l’aide de Mike Lécuyer qui avait déjà eu une expérience similaire. Au fil des ans, la radio a généré un vrai engouement et nous avons aujourd’hui plus de 10 000 auditeurs tous les mois. Nous avons eu à cœur de créer une vraie radio, avec des rendez-vous, des journées spéciales, une grille des programmes, des émissions pour que ça ne se limite pas à une playlist musicale. De nombreux animateurs et animatrices nous ont rejoints et nous proposent des émissions thématiques (Pascal Guégan, Marie De Beyter, Sylvie Déclas, Denis Claraz, Christian Biral…).
Aujourd’hui, la radio évolue et devient Blues Actu Radio. L’idée est d’associer les forces d’une radio et d’un webzine (Bluesactu.com) pour créer un grand média d’information sur le blues avec des actualités, des concours, des interviews…
À l'avenir, y aura-t-il des choses prévus autour de cette radio, comme des événements, concerts et autres ?
J’ai animé l’émission Blues Café Live pendant 20 ans donc je suis très attaché au live et aux émotions que ça procure. Pour l’instant, nous sommes en phase de création de ce projet, mais il y aura des surprises !
Penses-tu que le Blues a encore toute sa place dans notre pays ?
Oui, plus que jamais ! Le blues a toute sa place mais il faut qu’on accepte de le voir évoluer et que nous - médias, journalistes, organisateurs en tout genre - puissions accompagner cette mutation. Mon ambition avec Blues Actu Radio est de proposer un média qui soit le témoin de ces nouvelles tendances. Je n’ai pas du tout envie d’enfermer le blues dans un musée, de le figer à tout jamais tel que nos idoles le jouaient. Il y a aujourd’hui une nouvelle génération qui emmène le blues sur de nouveaux terrains et c’est très excitant. Ça veut dire aussi que nous avons un enjeu de communiquer
avec les codes et les moyens actuels. C’est l'ambition de Blues Actu Radio, proposer un média clair et moderne qui réponde aux standards d’aujourd’hui, y compris sur les réseaux sociaux où nous sommes très actifs.
Comment vois-tu la scène française ?
Je constate un vrai renouveau depuis quelques années et j’en suis vraiment ravi. Le blues français n’est plus le même que celui de Patrick Verbeke, Paul Personne ou Bill Deraime qui ont été longtemps copiés sans forcément être toujours égalés. De nouveaux artistes apportent aujourd’hui une autre patte et n’ont d’ailleurs pas toujours conscience de « Faire du blues ». Ils jouent la musique qu'ils aiment et qui est le mix de beaucoup d'influences. Je pense notamment à des artistes comme Delgrès, Mazingo, Little Big 6ster, The Yellbows, Slim Paul, etc... Mais aussi une scène Soul qui est en plein renouveau avec des artistes comme Thomas Kahn, Supersoul Brothers, Malted Milk ou Alexis Evans. Ces artistes parviennent à toucher un large public car ils savent sortir des stéréotypes du
blues.
Quels sont tes coups de cœur de ces dernières années ?
Difficile de remonter sur plusieurs années tellement ils sont nombreux ! Outre les artistes que j’ai cité à la question précédente, j’ai récemment eu un gros coup de cœur pour l’album « Mood Swings » de Marcus King produit par Rick Rubin. Voilà l’exemple d’un artiste qui a su ré-inventer sa musique pour surprendre. Je pourrais aussi citer Reverend Shawn Amos et son mix blues, soul, funk. Et en vrac : Boogie Beasts, Pokey Lafarge, Paul Benjaman, Jesse Roper…
Tu es aussi musicien. Et avec ton groupe, tu viens de sortir un album ?
Oui je suis bassiste et auteur au sein du groupe Les Chics Types, une formation qui a 20 ans d’existence. Nous proposons des compositions en français dans un registre chanson rock. Notre dernier album « Comme si » est sorti l’an passé et a eu un excellent écho dans la presse musicale. L’album a été produit par They Call Me Rico au Studio Magnéto. Nous avons eu le grand privilège d’ouvrir pour Kent, un artiste lyonnais qu’on adore, pour son dernier concert à Lyon au Radiant.
Pour finir, quelle est la question que tu aurais aimé que l’on te pose ?
J’aurais aimé que tu me demandes quel a été mon mentor car ça m’aurait permis de parler de Patrick Verbeke, décédé en 2021 et qui nous manque cruellement. Je l’ai rencontré plusieurs fois à différentes périodes de sa vie. Je devais faire une grande émission Live avec lui, en septembre 2021, mais le sort en a décidé autrement. J’ai passé des heures à écouter son émission « De quoi j’vais m’plaindre » sur Europe 1 et c’est le premier bluesman que j’ai interviewé. Ce jour-là, il m’a transmis le virus et je lui dois beaucoup…
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