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Ghalia Volt - One Woman Band

Ne jamais sous-estimer le pouvoir d'une femme qui a le dos au mur. En mars 2020, alors que le Covid soufflait sur la planète, que les salles de concert et les studios d'enregistrement étaient fermés et que la musique devenait soudainement silencieuse, Ghalia Volt était confrontée au même dilemme que tous les autres artistes. Pour Volt, la renaissance en tant qu'artiste solo n'a pas été une décision prise à la légère. Depuis ses débuts, elle est une musicienne qui se nourrit de l'effervescence des rencontres, s'entourant des meilleurs musiciens et s'imprégnant de leurs vibrations. En 2017, c'est le goût de la songwriter d'origine belge pour la collaboration qui l'a conduite à la Nouvelle-Orléans, pour la rencontre avec les légendes locales du blues Mama's Boys, qui a donné naissance à son premier album à succès, 'Let The Demons Out'. Deux ans plus tard, c'est ce même esprit qui a attiré Volt dans le légendaire pays des collines de Coldwater, dans le Mississippi, pour tenir son rang lors des sessions du second album avec des grands noms comme Cody Dickinson, Cedric Burnside, Lightnin' Malcolm et Watermelon Slim. Avec le succès éclatant de 'Mississippi Blend' en 2019 - un disque qui s'est hissé dans le Top 3 du Billboard Blues Chart à trois reprises - il semblait que le monde était à la portée de Volt.

Aujourd'hui, avec 'One Woman Band', le voyage prend un virage à gauche palpitant. Si son apprentissage dans la rue lui a bien appris quelque chose, c'est savoir comment faire de la magie toute seule - et en mars, elle décide de renouer avec cette philosophie. "J'ai commencé à jouer sur une vraie batterie", se souvient-elle, "en jouant de la caisse claire, des cymbales et du tambourin avec mes deux pieds, tout en jouant de la guitare slide et en chantant en même temps".

Après avoir testé à nouveau ce format lors de concerts dans tout le Mississippi, Ghalia s'est rendu compte que le chiffre un était le nombre magique. En août, elle s'engage à fond dans ce projet et se lance dans un voyage d'un mois en train qui se transforme en séances d'écriture intensive, les paysages changeants au-delà de la fenêtre inspirant sa plume comme jamais auparavant : "J'ai traversé la Louisiane, le Texas, le Nouveau-Mexique, l'Arizona, la Californie, le Nevada, l'Utah, le Wyoming, le Colorado, le Kansas, le Nebraska, l'Iowa, l'Illinois, le Missouri, le Tennessee, le Kentucky, l'Arkansas, le Mississippi", se souvient-elle. "J'ai écrit l'intégralité de l'album à travers mes voyages. La plupart des chansons sont inspirées du voyage et d'expériences réelles."

Enregistré en novembre au légendaire Royal Sound Studios de Memphis - "sur les mêmes planches où Al Green et Willie Mitchell ont marqué l'histoire" - son One Woman Band adopte une approche tout aussi old-school. Elle choisit d'enregistrer tous les instruments en direct et en temps réel, en solo, à l'exception de deux participations à la basse de Dean Zucchero, l'as de la Nouvelle-Orléans, et de deux solos de guitare de "Monster" Mike Welch. En coproduisant le disque avec Lawrence Boo Mitchell, Ghalia prend la décision audacieuse de privilégier l'atmosphère à la perfection et livre son album le plus groovy à ce jour. On peut sentir les roues du train tourner dans le rythme addictif de chansons comme Reap What You Sow, ou Last Minute Packer, où Ghalia nous donne un instantané candide du rythme de la vie sur les routes, avec un double sens diabolique ("It'sanother hotel room/One night stay, wap bam boom"), tandis que la guitare slide de Espiritu Papago évoque le cri du sifflet d'une locomotive. "Imaginez John Lee Hooker, perdu dans le désert de l'Arizona, par une chaude journée d'été", dit Ghalia. Tout comme la musique va à l'essentiel, les paroles sont honnêtes, brutes et souvent pleines d'esprit, qu'il s'agisse de Ghalia établissant ses règles de base pour un partenaire sur Loving Me Is A Full Time Job, ou explorant comment l'exemple toxique d'un parent peut créer un monstre sur Bad Apple. "It Ain't Bad est la première chanson que j'ai écrite au début de la pandémie", explique-t-elle, "Je me souviens avoir marché dans le parc après quinze jours sans famille ni amis, sans revenu ni travail, et de m'être dit que même si nous traversons des moments difficiles, nous avons quand même de la chance, et qu'il ne faut pas prendre les choses pour acquises". Meet Me In My Dreams évoque la chance que nous avons lorsqu'une personne que nous avons perdue à jamais apparaît dans nos rêves. Même lorsque nos propres souvenirs commencent à s'estomper, ce tout nouveau moment passé ensemble - même dans un rêve - nous semble alors doré. "La pandémie de Covid-19 est un chapitre sans précédent de l'histoire de l'humanité, avec aucune fin en perspective. Mais Ghalia Volt nous donne la bande-son de jours meilleurs à venir, et nous délivre ses morceaux que nous chanterons lorsque nous nous retrouverons.


Note :🌟🌟🌟🌟




























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