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The Banging Souls - Beer 'n' Roll !

Album : Rich To The Bone

Date de sortie : 30 janvier 2019

Label : GalopinProd


Évoluer en Power-Trio est l’assurance de s’octroyer de vrais espaces de création et de liberté. Chaque musicien a plus de place pour s’exprimer, plus de temps pour écouter les autres. Cela demande également une certaine exigence musicale. Pas de place pour l’approximation.

Et du temps et de l’espace, il va en être question avec ce groupe qui se plaît à jouer avec nos repères.


Gaëlle Miévis, Ludwig Pinchart et Pierre “Pitt” Abras sont tout jeunes quand ils forment Velvet Shine. À la séparation du groupe, chacun vaque à ses projets, musicaux et autres. Gaëlle va par exemple monter d’autres groupes comme Sirius Plan, devenir musicienne pour la chanteuse de blues-rock Beverly Jo Scott ou encore choriste dans des émissions de télévision. Ce n’est que vingt ans plus tard que le trio se retrouve avec l’envie de reformer le groupe de leurs rêves.


The Banging Souls naît et avec lui un premier album, accompagné d’un concept aussi original que festif : chaque composition est associée à une bière, ou plus exactement à une brasserie wallonne. L’alliance parfaite entre le rock et sa compagne favorite ! Pour que l’expérience soit optimale, vous trouverez le lien détaillant chacune de ces muses en fin d’article.


Pour l’heure, il convient d’avoir l’esprit clair au moment de découvrir cet album, sorti il y a pourtant deux ans, mais qui faute de n’avoir pu être défendu dignement sur scène reste encore confidentiel chez nous.


Alors, on s’ouvre quand même une bière - pur professionnalisme - et on tourne le bouton du volume. L’album débute par une intro percussive, où ça claque des mains et ça tape du pied. Forcément on a envie de faire pareil. Nous découvrons immédiatement l’incroyable voix de Gaëlle Miévis. Couplée à un son de guitare très chaud, la combinaison peut faire des ravages. Le refrain de A Change a un groove ravageur, un peu à la façon d’un Rival Sons. Ce titre blues-rock teinté de soul est une intro idéale au disque et doit faire exploser toute sa puissance en live. Ça commence bien.


Live It Up enchaîne. Après un début aérien à la guitare et toujours accompagnée de cette voix cristalline, le titre est un disco-rock qui passerait en boucle sur n’importe quelle radio qui aurait un peu de goût (la nôtre, par exemple). Le ton se durcit un peu au solo de guitare bourré de Wha-Wha sur un riff plombé pour ensuite revenir sur ce refrain presque céleste.


On retourne sur du gros son avec Rage Racer et sa guitare gorgée de fuzz granuleux. Titre très stoner dans sa sonorité, posé sur une batterie en béton armé, il n’en cache pas moins de belles subtilités comme ce pont à la sensibilité proche de Skunk Anansie. Très classe.


Le groupe sait alterner les ambiances. Déjà au sein même des morceaux mais aussi dans le track-listing. Come Over et son intro éthérée, aux arpèges planants, nous emmène vers les terres d’un blues-rock délicat. Toujours cette voix angélique et puissante. Un morceau épuré, mélancolique. La batterie est très intéressante également. Puissante pour que le morceau puisse s’appuyer dessus afin de s’envoler, elle sait disparaître brusquement pour créer le trou d’air qui va nous aspirer. Un titre à ressentir physiquement.


Seeds commence a capella comme une complainte gospel-blues, en duo avec Beverly Jo Scott. Les deux voix se complètent à merveille. Après un guitare-voix soutenu par une batterie électronique, ce titre explose sur un riff qu’un Ben Harper aurait sans doute aimé écrire avec ses Criminels Innocents. La joute que se livrent les chanteuses résonne comme un combat de titans qui nous laissera essorés, en fin de titre. Toujours soutenu par cette frappe lourde du batteur, qui joue simple mais avec un groove lent et imparable. L’ADN du groupe.


Petit détour du côté du Mississippi avec I Got A Woman et son bottleneck blues-roots. Un titre très axé sur les percussions (clap, toms, tambourin...). Simple et frénétique.


Après une promenade planante à la guitare acoustique en guise d’interlude, Be va se révéler comme étant peut être le titre le moins marquant de l’album. Celui qui manque le plus de puissance et d’accroche en tous cas. Toutefois, après plusieurs écoutes, le côté hypnotique de ce riff et de cette même phrase répétés tout au long du morceau finit par faire son effet.


The Call est une ballade sensuelle et aérienne. Même si c’est récurrent sur cet album, la structure de ce morceau est surprenante : juste au moment où l’on croit que le groupe nous emmène aux portes du climax, on redescend immédiatement. Et ce, plusieurs fois. Coitus Interruptus. Frustrant mais stimulant ! Un magnifique morceau quasi pinkfloydien, pour peu qu’on accepte de se laisser embarquer sans schéma pré-défini.


Culminant à plus de 7 minutes, Whispers est la longue pièce de Rich To The Bone. Un peu dans le même esprit que le morceau précédent, il se transforme arrivé à sa moitié pour devenir une transe hypnotique et parvenir à une expérience proche d’un album de Samsara Blues Experiment. On a envie de fermer les yeux et de se laisser flotter dans un magma de couleurs mouvantes. Ce titre aurait pu prendre une face entière qu’on n’en aurait pas eu assez.


Rich To The Bone clôture l’album. Après une intro tribale, le groupe nous jette brutalement dans une autre ambiance. Une ballade acoustique et sombre. Enième ballotage émotionnel. The Banging Souls arrive à créer des lieux sonores. Ici, il nous laisse dans un endroit pur, aérien, juste soutenu par des éléments ambiant-rock. Avant de nous laisser brutalement, tout seul et désorienté.


The Banging Souls a quelque chose de shamanique. Sa musique est physique. Ce n’est pas tant leur musique qui est originale mais plutôt la manière dont ils la font. Le blues et le rock passent par de multiples prismes, tous éloignés les uns des autres, pour finir unis dans une transe vaudou.

La guitare nous transporte, la batterie nous tape à l’intérieur et la voix nous disperse.

Cette voix, la voix de Gaëlle Miévis, est tout bonnement incroyable. Envoûtante, fragile, lointaine, vociférante. En live, ce doit être une expérience trippante...


Bonne écoute !


Note : 🌕🌕🌕🌕🌗


Beer n’ roll ⬇️

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