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Fabrice Roots

Un voyage blues-folk aux arômes de feu de bois

En voilà un nom d’artiste, tiens ! Roxane Arnal feat. Baptiste Baily. Comment ça ? Je connaissais les featuring sur une chanson mais voici donc que l’invité s’installe. Mais quel est donc ce mystère ?

Il tient apparemment à une rencontre déterminante, le genre qui change le destin des âmes. Et je peux vous garantir qu’à l’écoute de cet album, celle-ci a changé le mien aussi.

Pour tout vous dire, j’étais en train de faire des grillades lorsque je décidai d’écouter ce projet, tranquille dans le jardin , entre émanations et moustiques tigres.

Dès ce « Fly away » à deux voix et cette intro de claire tapée, de basse de piano, quelque chose a étreint mon cœur. Un sentiment profond. Vint le riff puis les balais et cette grosse caisse bien profonde. Là je me suis dit que finalement tout cela serait finalement convenu. Que nenni ! La finesse du jeu, la légèreté s’invita à nouveau.

Cette fois je me suis assis, j’ai augmenté le son et j’ai compris que je risquais de faire brûler les saucisses. Ah stupeur ! Il y aurait encore des magiciens sur terre ! Les arrangements, l’ambiance, le son très acoustique et ce mix vaste qui me rappelle Joe Henry. De la pure magie.

Arriva « Come back to me », avec cette voix pure, d’une sensibilité tellement émouvante qu’elle ferait fondre le cœur des arbres et revivre le soldat inconnu. « Come back to me » et cette contrebasse, ce piano qui égraine de fragiles notes sur une douce guitare. C’est acoustique et pourtant très moderne dans le son. Les textes ont la beauté simple et sublime de Prévert.

Certains les trouveraient peut-être naïfs, pour ma part je soutiens qu’il rehausse la beauté de ce monde où l’on bafoue la simplicité lors même qu’elle est la sophistication ultime. Nul doute qu'il faut acheter cet album les yeux fermés.

Et puis « Little bird » survint, ensuite les autres morceaux défilèrent sans jamais que l’enchantement soit rompu. « September » vint m’achever, me mettre à genou. Ce solo à resonator me fit perdre définitivement la raison. Tant pis pour le barbecue, c’est quand même pas tous les jours que j’ai un disque pareil sous la main. Ça sent le brûler, fichtre!

Cet album est tout simplement sublime. Je n’ai pas de mots pour vous dire l’émotion qui m’étreint devant tant de beauté, de maîtrise et de fragilité à la fois. Ce n’est pas simple d’être magique pendant 12 chansons. Et bien Roxane et Baptiste l’ont fait.

Merci pour ce moment, comme dirait l’autre. Je n’ai désormais plus qu’une envie : planter ma tente sous un arbre, écouter cet album en attendant que les étoiles filantes viennent me faire un clin d’œil et que finalement le sommeil m’étreigne, seul sous le ciel étoilé d’une nuit d’été.


Album ELIOR : sortie le 7 octobre 2022 (Dixiefrog - Pias)

Note :⭐️⭐️⭐️⭐️⭐️


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