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[ interview ] JIMI HENDRIX par Stan Cuesta

Pouvez-vous vous présenter, en quelques mots ?

Je suis un dilettante. Au sens propre. Voir le dictionnaire. Le sens premier était « Mélomane, amateur de musique italienne ». Bon, pas forcément italienne. Puis : « (Par extension) Passionné de littérature et d’art en général. » Enfin : « Personne qui n’envisage toutes choses que du point de vue du plaisir esthétique, avec un certain scepticisme général. » Ça me va.


Avant d'être journaliste musical, vous avez été musicien. Quels souvenirs gardez-vous de cette époque ?

Beaucoup de souvenirs. Des bons et des mauvais. Parmi les meilleurs, les jours (et les nuits) passés en studio à enregistrer mon album ont probablement été les plus beaux et les plus intenses de toute ma vie.


Vous venez de sortir un livre sur Jimi Hendrix. Pourquoi vouloir écrire un énième livre sur lui ? Qu’est-ce qui différencie cet ouvrage des autres ?

J’en parle dans le prologue. Ce n’est pas un énième livre sur Hendrix, c’est le mien. Je revendique la subjectivité et le style. Le contraire de Wikipédia.


Comment avez-vous découvert Hendrix pour la toute première fois ? 

Je le raconte aussi dans le prologue. En écoutant Cry Of Love qui venait de sortir, juste après un 45 tours d’Hervé Vilard. On imagine le choc.


Il y a des raretés à découvrir dans votre livre. Quelles sont celles aujourd'hui qui vous semblent dignes d'intérêt ?

Y a-t-il encore vraiment des raretés dans ce monde surinformé ? Je ne le pense pas. Tout est là, à disposition. C’est affreux.


Et si vous ne deviez retenir qu'un seul titre de Jimi Hendrix dans toute sa (courte) carrière ? 

« All Along The Watchtower ». Vous allez me dire qu’il n’est pas de lui. Je vous répondrai que si.


On peut rappeler que vous avez déjà écrit de nombreux autres livres, notamment sur Nirvana, Jeff Buckley, Lou Reed, les Beatles... Avez-vous une tendresse particulière pour un de vos ouvrages, un préféré ? 

Celui sur Joan Baez (voir la question suivante où je parle de la collection). Parce que j’y ai mis beaucoup de moi et qu’il m’a permis de faire de nombreuses rencontres étonnantes et enrichissantes (notamment celle de Maxime Le Forestier). Et parce qu’il ne s’est pas très bien vendu. C’est comme l’enfant légèrement infirme de la famille. On le chouchoute.


Vous avez aussi créé une collection littéraire où l'on retrouve des livres sur Janis Joplin, Jim Morrison, Joan Baez... écrits par différents auteurs. Pouvez-vous nous en parler en peu ?  

J’ai créé et dirigé la collection Les Indociles chez Gallimard. Diriger une collection me passionne. Il s’agit de choisir un sujet, un auteur, de le persuader qu’il peut le faire (je suis allé chercher des artistes dont ce n’était pas le métier), de l’accompagner, de le fouetter s’il le faut, mais toujours avec douceur, de choisir l’iconographie, de défendre des choix esthétiques anti-commerciaux, de passer pour un illuminé. Puis d’accompagner l’échec du livre. Non je plaisante. Son demi-succès. C’est exaltant.


Pour finir, quelle question auriez-vous aimé que l'on vous pose ? 

"Pouvez-vous nous envoyer votre RIB pour une donation ?"


Jimi Hendrix par Stan Cuesta

Éditions du Layeur

240 pages

36 euros

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Crédit photo Stan Cuesta : © Fleur Schut


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